Molière, passeur de messages : la langue d'oc
L’occitan à la cour de Louis XIV
Dans sa pièce « Monsieur de Pourceaugnac », Molière nous a réservé un morceau de bravoure - richesse du vocabulaire et de la syntaxe - en faisant parler Lucette en occitan. Seule la graphie est fantaisiste et ce ne serait pas faire affront à l’auteur de réécrire ses phrases dans les deux graphies actuelles de la langue. Le peuple du Sud (de la France) - puisque le Nord (de la France) est encore allergique à cette langue d’Europe, qu’il s’obstine à appeler « régionale » - trouverait-là un merveilleux tremplin pour valoriser sa culture.
Resterait à lever un obstacle. Aujourd’hui, en France, l’étude de « Monsieur de Pourceaugnac » dans un établissement public (même au Sud du pays) peut donner lieu à une interdiction. Si un enseignant opte pour l’étude de la pièce, il fait donc obligation à tous ses auditeurs (élèves, lycéens, étudiants) d’étudier (d’une manière approfondie ou en intercompréhension) l’occitan. Or, cette langue, dite régionale, ne peut être apprise qu’à des locuteurs volontaires et ne saurait être imposée à tous. Cela s’appelle un parcours d’obstacles. L’Etat français a mis les garde-fous nécessaires. Avec cette prolifération d’interdits, c’est Molière qu’on censure !