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occitan et non formaté
4 avril 2013

Consensus politique pour sacrifier l'occitan

Les non-dits de la politique

 

Et si nous disions les non-dits des politiciens ?

 

  • Les langues historiques de France peuvent se classer en deux catégories.

 

  • Il y a, d’abord, celles qui sont historiquement liées à un espace privilégié. L’État français les nomme « langues régionales ». C’est, peut-être, pour cela qu’il a fini par admettre qu’elles faisaient partie du patrimoine national mais en inscrivant cette reconnaissance dans un article 75-1 qui se loge dans le Titre XII qui traite des  « Collectivités Territoriales ». L’occitan en fait partie.

 

  • Il y a, enfin, celles qui ne sont pas particulièrement territorialisées comme le français, l’anglais, l’arabe maghrébin, le yiddisch pour ne citer que les principales. S’agissant du français, on en parle dans l’article 2 de la Constitution française et on proclame au Titre 1er que cette affirmation relève de « La Souveraineté » ! La pratique de l’anglais relève d’un fait sociétal qui n’a plus besoin d’être particulièrement affirmé par un article de la Constitution. Quant aux autres, on n’en dit rien.

 

  • Revenons à l’occitan, cette langue du monde, langue romane, parlée dans trois pays de l’espace européen que l’état français a baptisé « langue régionale ». Pourquoi une telle affirmation apparemment absurde au regard de la situation réelle de la langue ?

 

- Nous avons d’un côté une représentation parlementaire nationale à sensibilité majoritairement jacobine qui n’a d’yeux que pour sa langue française, d’une part, et que pour son hexagone, d’autre part, (et ses territoires « périphériques », séquelles de la colonisation).

- Nous avons, à l’opposé, des autonomistes occitans – qui ont obtenu quelques mandats électifs après avoir noué des alliances (contre nature) avec des partis hexagonaux –.

- Ces derniers font une lecture très particulière de l’article ambigu (article 75-1, déjà cité). Ils proclament haut et fort que l’inscription au Titre des Collectivités vaut dévolution de l’enseignement de l’occitan aux Régions concernées. Ainsi d’un patrimoine « national » qui tomberait dans l’escarcelle des Régions pour constituer un pas de plus vers une autonomie politique de l’aire linguistique occitane. L’idée n’est pas stupide mais elle vaut acceptation que l’État se dessaisisse de l’enseignement des langues régionales et que les Régions occitanes n’aient pas vocation à s’occuper  des autres langues régionales de France. À ce jeu-là, l’État français fait d’une pierre deux coups. Il limite, d’une part, l’enseignement de l’occitan dans son « territoire historique » en excluant qu’il soit enseigné ailleurs (l’actuel gouvernement, soutenu par les autonomistes, vient de fermer le seul cours d’occitan existant en lycée en Île-de-France) et il donne du grain à moudre aux jacobins qui voit en cette possible dévolution aux régions un risque accru de montée en puissance d’une demande d’autonomie qui glisserait vers une revendication nationaliste. Le risque d’un éclatement du territoire national étant brandi, on peut compter sur eux pour organiser la riposte afin d’accélérer l’éradication prochaine de ces restes linguistiques du passé!

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